Adolescents en crise : reconstruire du sens dans une société qui vacille

Quand la société vacille, les adolescents vacillent avec elle Quelques pensées après le drame scolaire de Nogent.

Je pense à cette surveillante tuée. À sa famille. À la peur, au chaos, au traumatisme qu’ils traversent et que les mots ne sauraient décrire et n’apaiseront jamais.

Mais je pense aussi à cet adolescent. Pas pour excuser, mais pour comprendre. Pourquoi… ou plutôt comment ? Comment, à 14 ans, peut-on croire qu’ôter la vie à quelqu’un est une issue ?

Derrière cet acte insupportable, il y a un jeune laissé au bord du chemin. Un adolescent sans repères, dans un monde trop bruyant, trop vide, trop rapide. Un monde qui ne parle plus leur langue — celle du sens, de la justice, de la cohérence.

Je travaille régulièrement avec des jeunes. Des adolescents effilochés, pleins de colère, de solitude, de confusion. Ils ne savent plus comment se relier à l’adulte, ni à quoi servent les règles ou la patience. Leur monde intérieur est en désordre parce que celui autour d’eux l’est tout autant.

Notre société est un enfant malade. Malade de ses contradictions. D’avoir trop promis, trop brisé. D’avoir oublié que l’avenir se construit dans le cœur de ceux qui grandissent aujourd’hui. Jadis, les cadres structuraient. Aujourd’hui, ils vacillent.

Mais tout n’est pas figé.

Avec l’hypnose conversationnelle, j’invite ces jeunes à recontacter leur pouvoir créatif. À bâtir, de l’intérieur, une identité et une reliance plus juste, plus douce. Ils dessinent la personne qu’ils aimeraient devenir. Ils reconnectent leur esprit à leurs sensations et apprennent à apprivoiser leurs émotions pour ne plus y réagir avec violence.

Ils réapprennent à rêver leur vie, plutôt que de la subir.

Ce n’est pas magique. C’est une étincelle. Et parfois, une étincelle suffit pour faire naître une direction, un apaisement.

Nous devons offrir à nos jeunes plus qu’un cadre. Nous devons leur offrir la possibilité d'un récit, d'un rêve ... Un futur désirable. Et le courage, ensemble, de le construire.

Sandra Depasse - Absolem Formations