Rue de Brabant, 180
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Parfois elles viennent me trouver parce qu’elles savent et reconnaissent que c’est bien de ce bébé perdu qu’elles souffrent encore aujourd’hui.
Parfois seulement.
La plupart du temps elles évoquent la fausse-couche comme un accident de parcours qu’elles ont surmonté et me parlent ensuite des autres raisons de leur mal- être…
Parfois cette fausse couche évoquée est réellement bien surmontée.
Parfois seulement.
La plupart du temps ces femmes ont mis un couvercle sur une souffrance profonde. Elles ont mis un couvercle parce que c’est la seule solution qui leur a été proposée…. Le terme « fausse couche » porte déjà en lui un morceau de ce « couvercle ». : si c’est faux, c’est sans importance. Passons à autre chose…. « C’est pas grave, tu verras, tu en referas vite un », « c’est rien, ça arrive souvent », « c’est juste un essai raté»… les petites phrases de l’entourage qui pense bien faire renforcent ensuite l’enfouissement des émotions ressenties par la maman en devenir qui n’est plus qu’une « fausse maman »…
A l’inverse du fœtus en allé, ces émotions continuent à grandir tapies dans un coin du cœur.
En hypnose il n’est pas rare que toutes ces émotions cachées resurgissent, comme un « cadeau » de l’inconscient qui demande avec force qu’on panse enfin cette plaie.
Les « fausses mamans » ont une idée précise du sexe du fœtus et me disent « c’était un garçon, il aurait 16 ans aujourd’hui… » « Noël est un moment difficile à traverser, ma fille aurait 6 ans». Elles lui ont donné un nom. L’enfant fantôme est là, il a un visage, une présence…
Ces femmes trainent souvent un sentiment de culpabilité (je ne suis pas capable de « fabriquer » un bébé), une sensation de ne pas avoir « fait ce qu’il fallait », surtout lorsque le fœtus est parti tôt dans la grossesse, qu’il n’existe pas officiellement, qu’on n’a pas pu l’enterrer, faire son deuil…
L’hypnose conversationnelle stratégique permet de terminer ce processus avorté, d’emmener l’enfant dans un endroit où il sera bien, comme cette patiente qui a déposé son bébé dans un champ de lavande, où celle qui l’a confié à un proche déjà « au ciel », ou encore celle qui lui a créé un univers magique plein de couleurs et de jeux. Prendre le temps de regarder cet enfant-là, sentir dans son corps comme ça fait du bien de savoir qu’il est maintenant en sécurité… laisser l’apaisement faire son travail de cicatrisation…
Oui, l’hypnose permet de terminer ce processus avorté, et je n’ai pas choisi ce mot au hasard, car les femmes qui ont vécu une interruption volontaire de grossesse cachent souvent, elles aussi, une grande souffrance et vivent avec un enfant fantôme encore plus difficile à dire. Une plaie béante que l’hypnothérapie peut soigner avec douceur.
Bérangère Lhomme – Absolem Formations