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Dans le cadre du procès de viols de Mazan, les arguments mis en avant par les avocats de la défense sont insupportables.
Comment, face à une femme qui a subi 92 viols perpétrés par 72 hommes alors qu’elle était droguée (viols qui ont été filmés ! ) peut-on sous-entendre qu’elle puisse avoir une quelconque part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé ?!
En soutien à Gisèle et à toutes les victimes de viol et par souci de clarté, je vais, dans cet article, m’en tenir aux faits, aux mécanismes inconscients qui se mettent en place et à l’utilité de l’hypnose conversationnelle stratégique pour aider les victimes à sortir du désarroi psychique et physique dans lequel elles se trouvent.
Que se passe-t-il pour la victime lors d’un viol ? Face à un danger, l’amygdale cérébrale (qui est notre système d’alerte) commande la fabrication des hormones du stress que sont le cortisol et l’adrénaline : le cœur bat plus vite, la respiration est plus rapide, le corps se prépare à fuir ou à combattre. Mais il arrive souvent qu’il soit impossible de fuir ou de combattre : la surproduction de ces hormones continuent d’augmenter et nous met par conséquent en danger de mort. Pour nous garder en vie, notre cerveau décide alors de « disjoncter » et « isole » l’amygdale cérébrale. C’est ce qu’on appelle la sidération. Dans cet état de figement il nous est impossible de faire quoi que ce soit. C’est alors que des phénomènes dissociatifs se mettent en place pour nous protéger de l’horreur : les victimes ont souvent l’impression de sortir de leur corps, de ne plus rien sentir émotionnellement et physiquement. (ET OUI, c’est pour ça que la victime de viol ne bouge pas, ne crie pas… ce qui lui est si souvent reproché et interprété comme une sorte de consentement).
Autre mécanisme important : comme l’amygdale cérébrale est isolée lors de la sidération, elle ne peut pas faire passer l’info à l’hippocampe (autre partie du cerveau) qui est chargé de « digérer les données » et de les transformer en souvenir. La scène s’enregistre alors au travers de nos 5 sens et reste « vive ». C’est ce qu’on appelle la mémoire traumatique et le fait que cette mémoire ne soit pas « digérée » entraine une série de symptômes de stress post traumatiques (SSPT) qui empoisonne la vie de la victime : mauvaise estime de soi, cauchemars, assuétude, maladie, dépression…
Parfois, toujours afin de nous protéger, une amnésie totale ou partielle se met en place. Mais l’amnésie ne bloque pas l’apparition des SSPT, ces symptômes étant alors la raison pour laquelle la victime vient consulter.
Enfin, dans le cas d’un viol sous drogue, la soumission chimique n’empêche pas le système d’alarme de se mettre en place et, si la vue n’enregistre rien, les autres sens captent tout. Le corps va devenir la mémoire traumatique et les SSPT vont se mettre en place.
Dans tous les cas (y compris l’amnésie totale et le viol sous drogue) l’hypnose conversationnelle stratégique comme nous la pratiquons chez Absolem permet de désensibiliser le trauma en douceur, de transformer ainsi la mémoire traumatique pour qu’elle puisse être « digérée » ce qui entrainera la « dissolution » des SSPT qui en découlaient .
Bérangère Lhomme – Absolem Formations