« Un des maux de ces dernières décennies, c’est la sollicitation permanente attentionnelle du levé au couché. Parfois ce sont des mails de travail à 21h , mais ça peut aussi être un groupe WhatsApp qui ne s’arrête jamais, un « mème » à minuit … Alors qu’il n’y a même pas 15 ans quand j’étais chez moi à 20h, mon pote ne venait pas frapper à ma porte pour me raconter une blague ! Aujourd’hui c’est une sorte de flow permanent, on ne se fout plus la paix, il y a de moins en moins de personnes qui regardent dans le vide, qui rêvassent. Je connais des gens qui, même quand ils font de la méditation, le font pour quelque chose ! Alors que c’est important de ne rien faire pour rien. Ne pas essayer d’être tout le temps dans une sorte de quête de productivité ou d’amélioration de soi… »
C’est en substance ce que confiait récemment Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, dans une interview au média « Le crayon ».
Il ajoutait que cette sollicitation attentionnelle permanente pourrait bien jouer un rôle important dans les troubles anxieux et les burnout qui explosent depuis une dizaine d’années.
Cela alimente en tout cas la spirale de l’addiction aux écrans avec des conséquences dramatiques chez les jeunes, mais pas que. Nous sommes toustes « drogué.e.s aux écrans » à des degrés divers ce qui entraine non seulement de l’anxiété, mais aussi de la dépression, des troubles du sommeil, une diminution de nos capacités de réflexion et de notre imagination créatrice… Une forme de « lobotomisation ». en somme.
Lorsque j’explique à mes patient.e.s l’état modifié de conscience qu’est l’hypnose, je le compare simplement à cet état « d’être dans la lune » qui est sensé nous arriver à toustes plusieurs fois par jour et a pour objectif de reposer notre cerveau.
Ne plus permettre ce repos du cerveau, ne plus s’autoriser à « rêvasser », nous met clairement en danger
Lors des séances d’hypnose, le cerveau peut enfin renouer avec cet état modifié de conscience et, souvent, rien que cela, est déjà une guérison.
Bérangère Lhomme – Absolem Formations